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"Je n'attends personne pour être heureux. Je n'attends que votre bonheur pour l'être ensemble." Sur instagram : @corpsbeau_

ESTELLE, 8

Publié le 20 Juillet 2017 par Mau(d) in Estelle, ado

SAMEDI

 

Je suis réveillé par Noé, il est onze heures et tout le monde se demande si je dors encore.

Oui, et j’aurais aimé dormir jusqu'à qu’elle revienne.
Je serre les dents, je ne pleurerais pas.

« Tu ne t’ennuie pas trop ici depuis une semaine ? »

C’est Quentin qui arrive derrière l’enfant. Une semaine ?

« Non ça va, je m’occupe.

- Tu veux qu’on sorte tout les deux aujourd’hui ? Parce que tu n’as pas l’air dans ton assiette. »

J’accepte, ça me fera du bien.

 

Nous partons dès la fin du repas, d’abord nous cheminons sur la plage, en silence. Très vite ma langue se délie, je lui raconte mon année ; le mal que j’ai eu pour trouver mon orientation, le stresse du bac.

Il acquiesce, et me raconte en échange la vie qu’il mène, la rupture avec sa petite amie.

Je retrouve ce cousin avec qui je m’entendais si bien lorsque j’étais petit. Il y a quelques années, je me suis complètement enfermer en moi-même, et lorsque je voyait ma famille j’étais incapable de leurs parler.

Jusqu'à il y a une semaine.

Quand elle est arrivée dans ma vie.

 

« Et elle ? »

Il m’a interpellé avant de pénétrer à nouveau dans la maison.

« Qui elle ?

- Bah Estelle, fais pas l’innocent.

- Oui ? Et alors ?

- Tu l’aimes bien, et elle aussi. »

Il me fixe et me tiens maintenant par le bras.

« Ne me ment pas ça se sent.

- Moi je l’aime bien. Mais elle je sais pas ce qu’elle veux.

- Ahh je le savais ! T’as tes chances cousin, faut que tu l’embrasse. »

 

J’ai hoché la tête. Monté l’escalier et je suis entré dans la chambre la mine grave. Il s’assoit sur le lit avec un large sourire. Je détourne mes yeux de son regard,

« Elle m’a embrassé avant de partir.

- Mais non ? il paraît très étonné et ajoute ; Vous êtes ensemble donc ?

- Non je ne crois pas, elle dit qu’elle ne me rendra pas heureux. »

 

Un silence s’installe, je m’assoie à côté de lui.

« Quentin, comment on sais quand on est amoureux ?

Il bascule la tête en arrière comme pour aller chercher une réponse lointaine.

- C’est quand tu te sens plus fort, que tu as confiance en toi face aux autres, parce que tu sais que tu comptes pour quelqu’un.

- Alors je ne le suis pas…

- Pourquoi ?

- Parce que quand je suis avec elle toutes mes émotions se brouilles, je ne sais plus si je suis en colère ou fatigués. Je suis juste là, pour elle. Tu vois ?

- Oui, je vois. Et c’est de l’amour ça aussi.

- Mais je n’ai pas plus confiance en moi, au contraire, je ne sais jamais où aller, comment faire.

Il sourit et s’allonge sur le dos, les mains croisés sous sa tête.

- Je crois que c’est justement ça, l’amour. Une alternance entre perte de repères et confiance familière. »

ESTELLE, 8

Image : ici, peinture de Loyen du Puigaudeau, Le vieux figuier à Pénerf

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