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"Je n'attends personne pour être heureux. Je n'attends que votre bonheur pour l'être ensemble." Sur instagram : @corpsbeau_

Comme une enfant qui ne veux pas grandir

Publié le 23 Octobre 2015 par June in ado, addiction, scarification, mutilation, malade, angoisse, anorexie

Comme une enfant qui ne veux pas grandir

Déjà en sortant de l’établissement j’avais la gorge serrée. Alors quand j’ai laissé mes amies dans leurs rues, j’ai cru que j’allais exploser, comme ça, au beau milieu de la rue.

Mais non, mon visage est resté crispé pendant cinq minutes, le temps d’atteindre ma porte d’entré. Heureusement personne n’était à la maison. Dans une inspiration, j’ai senti ce sel, que je connais trop, prendre possession de ma bouche.

Juste une petite larme timide et silencieuse, précédant un torrent de chagrin. J’ai pleuré.

Comme un enfant à qui on enlève un jouet, parce qu’il est trop grand pour jouer avec.

Vous savez, ce genre de sanglots qui forme de grosses larmes, pesantes, qui nous étouffe à moitié.

En un an, cela faisait deux fois que je me retrouvais à pleurnicher ainsi.

Je n’ai pas posé mon blouson, je l’ai gardé sur moi et je suis monté dans ma chambre, je me suis assise au sol, et j’ai continué à pleurer.

Puis, comme si c’était évident, j’ai retiré mes pulls, et relevé mes manches, tout en sanglotant, j’ai attrapé la boîte à sang et à larmes. C’est la boîte dans laquelle il m’avait offert un bracelet pour mon anniversaire. La chaîne est toujours à l’intérieur, mais tachée de sang séché. Avec, j’y ai placé mes six lames de rasoir, et la petite orpheline de taille-crayon. Jolie, sinistre collection. N’est ce pas ?

J’utilise toujours la même, ce jour là ne sera pas une exception. Je pleure encore, le sel a déjà détruit mon visage. Mon bras, bientôt plein de sang sera détruit aussi.

Quand j’ai assez de sang dans la gorge, que ce goût m’a calmée, je jette mes mouchoirs salés, les compresse rouges, range le désinfectant presque vide. J’enrubanne mon bras de tissus blanc, j’enfile une veste.

Puis je me lève, range la boîte violette. Je me démaquille, puis me remaquille. Je retourne au lycée, souriante, et les yeux secs.

Mais la journée n'était pas finie, Les larmes me chatouille les yeux après la cantine. Je m’assois contre le mur, tout le monde autour de moi révise, je ne peux pas rester calme, mon bras me lance. Ai-je désinfecté correctement ? Les plaies se sont-elles ouvertes de nouveau ?

Je ne veux pas savoir, mon crâne est lourd. Je me recroqueville, la tête contre les genoux. Un peu de musique dans les oreilles pour ne plus penser à rien.

Mais c’est impossible, impossible de me vider complètement l’esprit. Tu avais oublié ? Que tant que j’étais en toi, je ne te laisserais pas seule ? Encore moins quand tu est mal, reviens vers moi… je peux t’aider !

On me caresse l’épaule, « Ça va ? » j’hésite, les pleurs reviennent « Oui… ».

 

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N
Quel désespoir dans ces quelques phrases! Cela m'a bouleversé....
Répondre
J
Merci beaucoup !